Lors du symposium MAPS3, Éric Fiat, philosophe reconnu pour ses travaux sur l’éthique et la vulnérabilité humaine, a livré une intervention marquante. Avec son style mêlant humour et profondeur, il a interrogé notre rapport à l’intelligence artificielle (IA) en psychiatrie.
« L’intelligence artificielle peut tout calculer, mais elle ne sait pas aimer ni souffrir avec l’autre. » — Éric Fiat
Outil de progrès ou mirage technologique ?
Les innovations numériques se multiplient en santé mentale : téléconsultations, chatbots, algorithmes prédictifs…
Pour Fiat, il ne s’agit ni de diaboliser, ni de s’enthousiasmer aveuglément.
« Ces outils peuvent nous aider, mais ne doivent jamais remplacer la chaleur humaine indispensable à la relation de soin. »
Un appel à l’intelligence relationnelle
Fiat plaide pour une IA au service des professionnels, et non l’inverse :
- Déléguer les tâches administratives, oui.
- Confier la parole, la présence, l’attention : jamais.
« La machine peut nous décharger… mais à condition qu’on ne lui abandonne pas ce qui fait l’essence du soin. »
Les expériences partagées lors du symposium ont montré que les approches hybrides, combinant technologie et accompagnement humain, donnent de meilleurs résultats : meilleure adhésion aux soins, satisfaction accrue.
L’urgence d’une éthique du numérique en santé mentale
Un des points clés de son intervention : l’urgence d’une réflexion éthique.
– Comment éviter que l’IA ne creuse les inégalités ?
– Comment s’assurer que les patients ne deviennent pas de simples données ?
– Qui décide de l’usage de ces outils, et dans quel cadre ?
« Nous devons nous demander ce que nous voulons réellement : une santé mentale optimisée par la technologie, ou une santé mentale enrichie par une intelligence humaine augmentée ? »
À retenir
- L’IA en psychiatrie doit rester un outil, pas un substitut.
- La relation humaine demeure irremplaçable dans le soin.
- Une technologie efficace doit s’inscrire dans un cadre éthique rigoureux.
- Les approches hybrides (technologie + présence humaine) donnent les meilleurs résultats.
- La question n’est pas uniquement technique, mais fondamentalement humaine.
Éric Fiat nous invite à ne pas opposer les intelligences, mais à construire un avenir où l’intelligence artificielle coexiste avec l’intelligence du cœur.


